Les infections urinaires

INTRODUCTION:

Les infections urinaires représentent la première cause d’infections acquises à l’hôpital, environ 40 % du total des personnes hospitalisées feront une infection urinaire nosocomiale.

Elles entraînent un surcoût en terme de mortalité et de morbidité et prolongent la durée d’hospitalisation de 1 à 4 jours.
Outre les facteurs de risque intrinsèques (l’âge, le sexe féminin, l’immunodépression, la durée de séjour…) le risque principal d’acquisition est lié à la présence de matériel étranger et en particulier au sondage vésical.

Une fois la colonisation effectuée (au niveau de la région périméatale, du situe de drainage et de la jonction entre la sonde et le sac collecteur) la contamination se fait essentiellement par voie endoluminale. Elle est donc favorisée par toute manipulation visant à désadapter la sonde du collecteur.
L’indication de sondage urinaire n’est pas une pratique routinière, mais un geste réfléchi et organisé. Il est effectué sur prescription médicale .

 DEFINITION:

L’infection urinaire se définit comme la présence anormale de germes microbiens, accompagnés de leucocytes dans les urines .Elle peut être limitée à la vessie:c’est la cystite .Elle peut aussi affecter un organe  charnu, tel que le rein ou la prostate :il s’agit alors d’une pyélonéphrite ou d’une prostatite, localisations beaucoup plus sérieuses de l’infection urinaire.

Facteurs favorisants de l’infection urinaire :

Trois considérations permettent de comprendre le mécanisme par lequel des germes microbiens peuvent pénétrer dans les voies urinaires et s’y multiplier:

L’infection urinaire est habituellement cette raison entérobactéries) normalement présents dans le côlon, qui se répandent sur la peau de la région anale et du périnée. Chez la femme, dont l’urètre est très court, ces germes peuvent pénétrer facilement dans la vessie, ce d’autant que l’orifice de l’urètre tend à s’évaser au cours des rapports sexuels. Ainsi s’explique que les cystites s’observent électivement chez les femmes en période d’activité génitale.

L’IU peut rester localisée à la vessie, réalisant une cystite simple : c’est le cas le plus fréquent. Les germes peuvent, également, se propager aux cavités rénales en remontant le long de l’uretère (conduit qui relie le rein à la vessie), entraînant une pyélonéphrite. Cette infection rénale se produit soit à la faveur d’une anomalie de l’abouchement des uretères dans la vessie (reflux vésico-urétéral), soit par suite du passage transitoire d’urines infectées dans le méat urétéral modifié par l’inflammation de la muqueuse vésicale.

L’infection d’un organe charnu (prostate ou rein) s’accompagne d’une fièvre intense (la température est toujours supérieure à 38°C, et atteint souvent 40°C), associée à des frissons généralisés traduisant le passage de germes dans la circulation sanguine. La vitesse de sédimentation des globules rouges est toujours élevée, de même que le taux de la CRP (C-reactive protéine). Il existe une hyper-leucocytose.

L’existence d’une anomalie anatomique des voies urinaires favorise l’apparition et la pérennisation de l‘infection urinaire.

Le bilan sanguin franche (plus de 10.000 globules blancs/mm3) avec polynucléose (taux des polynucléaires neutrophiles supérieur à 80%). A l’inverse, la cystite simple ne s’accompagne pas de fièvre : la température y est normale ou inférieure à 38°C. Il est donc très important de penser à mesurer la température en cas de suspicion d‘infection urinaire.

COMMENT PREVENIR LES INFECTIONS URINAIRES :

  • Assurez-vous de bien prendre la médication prescrite, prenez les comprimés au complet et aux intervalles, c’est-à-dire aux heures indiquées par l’ordonnance médicale. Même si les symptômes diminuent après un jour ou deux, il faut finir de prendre régulièrement la quantité de comprimés prescrite pour assurer que les bactéries qui causent l’infection soient complètement éliminées de la vessie et des voies urinaires. Sinon, les bactéries peuvent simplement être endormies par la force du produit chimique et revenir peu de temps après l’arrêt de la prise des médicaments.
  • Boire un minimum de 6 à 8 verres d’eau par jour aide à l’élimination des bactéries des voies urinaires qui attendent l’occasion de causer une infection.
  • Une bonne hygiène périnéale diminue aussi les risques d’infection. Après l’élimination de selles, essuyez-vous de l’avant vers l’arrière.
  • Urinez dès que vous en ressentez l’envie, aux 2-3 heures, surtout avant et après chaque relation sexuelle.
  • Les irritants pour la vessie sont nombreux : ils comprennent l’alcool, la caféine, le thé, le jus de pamplemousse, les mousses de bain, les déodorants, les douches vaginales et les savons parfumés .
  • Le port de vêtements synthétiques et trop serrés est parmi les facteurs contribuant aux infections urinaires. On suggère fortement de porter des vêtements de coton blanc, lavés avec du savon doux – surtout pas avec du javellisant ou de l’assouplissant.

RECOMMANDATIONS POUR LA PRÉVENTION DES INFECTIONS URINAIRES LIÉES AU SONDAGE

– Limiter les indications du sondage vésical

– Limiter la durée de sondage

– Garantir une technique de pose aseptique par un personnel formé à cette pratique (Toilette génitale antiseptique, désinfection du méat, lavage antiseptique des mains ,port de gants stériles , respect de la stérilité du matériel).

– Fixer la sonde une fois posée

– Appliquer les règles d’hygiène générale et locale  Désinfection ou lavage simple des mains avant et après chaque geste non invasif sur le site ou sur le matériel de drainage ( respect des mesures d’asepsie lors de l’entretien de la ligne urinaire, toilette génitale au savon liquide doux de façon biquotidienne et en cas de souillure)

– S’assurer de l’écoulement correct des urines  (Maintenir le système de drainage déclive et à distance du sol)

– Sonde et sac doivent rester connecter en permanence :

àMaintenir le SAC A DISTANCE DU SOL

àSAC et TUYAU TOUJOURS EN DESSOUS du niveau de la vessie

àBoire abondamment sauf contre-indication médicale

Principales mesures de prévention de l’infection urinaire chez le patient sondé :

  • Enseignement des techniques d’insertion et de maintenance.
  • Ne pratiquer un sondage que lorsque cela est absolument indiqué.
  • Pour le sondage : technique et équipements stériles.
  • Fixer la sonde à la cuisse
  • Sassurer de l’absence d’obstruction au flux vésical.
  • Se laver les mains avant et après tous les soins, même si ceux-ci n’impliquent pas directement la sonde.
  • Vider le sac de collection d’urine sans contaminer le système.

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