L’Asthme aigu grave est une crise inhabituelle dans son intensité, résistante au traitement usuel et mettant en jeu le pronostic vital du patient. On distingue 2 entités:
Crise d’aggravation progressive ne répondant pas au traitement classique d’où la notion importante de syndrome de menace.
Bronchospasme suraigu pouvant entrainer le décès du patient en quelque heures voir qq min.
Diagnostic D’un Asthme Aigu Grave :
Diagnostic positif :
1- Anamnèse : Il recherche
Les facteurs favorisant, directement liés à l’historique de l’asthme du patient :
Asthme ancien et instable.
Antécédent d’hospitalisation, d’intubation pour AAG.
Traitement de fond inadapté ou arrêt récent des corticoïdes.
Maladie cardiaque ou respiratoire sévère associée.
Intolérance à l’aspirine et aux AINS.
Non-observance du traitement ou des RDV de consultation, Difficultés d’accès aux soins.
Les modalités d’apparition : L’Asthme aigu grave (AAG) peut survenir après :
Une exacerbation progressive d’un asthme instable.
Une crise d’asthme aigu d’aggravation rapide (en moins de 24h).
2- Signes cliniques de gravité définissant L’Asthme aigu grave (AAG):
Signes respiratoires :
Difficulté à parler ou tousser.
Dyspnée intense, polypnée > 30/min, orthopnée (nécessité de maintenir la position assise).
Sueurs, cyanose, tirage.
Silence auscultatoire (disparition des sibilants)
Signes hémodynamiques :
Tachycardie > 120/min.
Pouls paradoxal > 20mmHg.
Signes d’insuffisance ventriculaire droite.
Signes neuro-psychiques : Anxiété, agitation.
3- Signes paracliniques : Le diagnostic est clinique aucun examen ne doit retarder la prise en charge
Spirométrie : DEP < 150L/min ou < 30 % théorique
Gazométrie du sang : Hypoxie, normo ou hypercapnie
ECG : tachycardie sinusale, signes de cœur pulmonaire aigu.
Radiographie de thorax :
Systématique à la recherche des cx (pneumothorax) ou d’un facteur déclenchant (foyer infectieux).
Elle montre une distension thoracique avec hyperclarté et horizontalisation des côtes, parfois des épaississements des parois bronchiques, ou des atélectasies.
Diagnostic de gravité : Signes d’alarme faisant craindre la mort imminente :
Troubles de la conscience, somnolence, coma.
Pauses ou arrêt respiratoire.
Respiration abdominale paradoxale.
Hypercapnie > 50mmHg.
L’Asthme Aigu Grave: Diagnostic différentiel :
L’Asthme aigu grave doit faire discuter d’autres causes de dyspnée aiguë, en règle facile à éliminer sur les arguments cliniques, radiologiques : OAP, embolie pulmonaire, pneumothorax, pneumopathie aiguë, tumeur endobronchique, compression trachéale.
Traitement d’un Asthme aigu grave :
L’Asthme aigu grave est une urgence médicale imposant l’hospitalisation du patient en réanimation ou milieu spécialisé.
Prise en charge a domicile du patient et pendant le transport :
ẞ-2 mimétiques inhalés Salbutamol (Ventoline) 2 bouffées toutes les 3 à 5min (jusqu’à 20 bouffées si nécessaire) au moyen d’une chambre d’inhalation ;
Corticothérapie systémique : Prednisone ou Prednisolone per os en 1 prise ou méthylprednisolone en IV.
Traitement en milieu hospitalier :
1- En 1re intention : palier 1
Mesures générales : hospitalisation en réanimation, repos au lit en position ½ assise, oxygénothérapie adaptée, VVP.
Traitement symptomatique :
Nébulisation de ventoline:1 cc de ventoline standard dans 4 cc de SS toute les 10 à 15 min avec 6-8 l/min d’O2 à renouveler sans limites jusqu’à amélioration.
Corticoïdes systémiques : Solumédrol 60mg en IV à renouveler toutes les 8h pendant les 24 premières heures ou 5mg/kg/4h d’HSHC (hémisuccinate d’hydrocortisone).
2. Autres mesures thérapeutiques :
Eliminer les facteurs déclenchants : médicaments, allergènes, toxiques, infection.
Prévenir l’hypokaliémie ; favorisée par les corticoïdes et les ẞ2 agonistes : 4 à 6g de KCl pendant les 24 premières h.
Corriger une hypovolémie.
Antibiotiques (ATB) non systématique : les macrolides.
2- Si absence d’amélioration ou aggravation : palier 2
ẞ-2 agonistes par voie IVSE (Intraveineuse seringue électrique) (Salbutamol 0,5 mg/h puis ↑ progressive si nécessaire)
Éventuellement associée à la théophylline.
Continuer la corticothérapie et la réhydratation.
3- En cas de nouvel échec : palier 3
Adrénaline en nébulisation ou IVSE.
Une ventilation mécanique est instituée en dernier recours, après échec du traitement médical maximal, devant des troubles de conscience ou un arrêt respiratoire.
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